FFME iMag - Le magazine de la Fédération Française de la Montagne et de l’Escalade - 10 : Septembre 2016

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Un spot, un athlète

Valentine Fabre nous emmène au cœur du massif du Mont-Blanc

Skieuse-alpiniste de l'équipe de France mais aussi médecin et bientôt (peut-être) guide de haute-montagne, Valentine Fabre ne tient pas en place. Cependant, elle garde une constante à chaque nouvelle chose qu'elle entreprend : un amour indéfectible pour son milieu, la montagne.

Valentine Fabre est Chamoniarde comme d'autres s’enracinent à Paname ou auprès de la Bonne Mère. La montagne est son univers, le massif du Mont-Blanc son milieu et tout finit toujours par y retourner. « C'est mon souci dans ma préparation physique pour la saison de Coupe du monde. J'essaye autant que possible de faire de vraies sorties en montagne, sur le glacier d'Argentière notamment. Mais bon pour du travail spécifique souvent tu n'as pas le choix, tu dois aller sur les sentiers balisés... »


Valentine Fabre n'est pas du genre à cracher dans la soupe. Oui, elle aime par-dessus tout le côté sauvage de la haute montagne. Son esthétique. Sa sortie préférée n'est évidemment pas la piste des Planards à Chamonix, sur laquelle elle s'acquitte avec le Club des sports de Chamonix de ses nombreuses séances spécifiques. Mais bien une tentative inédite de Tour du Mont-Blanc en ski-alpinisme, dont elle s'apprête à nous raconter un des passages clés, celui de la montée vers le refuge de Durier et la descente vers l'Italie sur le glacier de Miage.


Valentine est aussi une compétitrice assumée qui sait que pour réussir il faut du travail. Il faut faire des compromis. Celle qui est devenue docteur en médecine – « parce que j'étais une bonne élève et que l'on m'a mise sur cette voie » – n'est pas une idéaliste. La compétition s'est avant tout de la détermination, « c'est d'ailleurs ce dévouement total pour le ski-alpinisme qui fait la grande force de Laetitia Roux. Elle est un exemple pour nous en équipe de France. »


Valentine sait aussi de quoi elle parle : victime d'une violente chute dans le premier sprint de la saison internationale 2015, la Chamoniarde a dû se résoudre à une saison off l'hiver dernier. « Cela aurait pu être le moment d'arrêter la compétition. J'ai pas mal réfléchi, cela fait longtemps que je veux passer « le guide ». Mais j'ai encore envie de faire de la compétition. Voyant que je me remettais bien de mon opération au genou, j'ai choisi de rempiler. »


Valentine se prépare en ce moment pour revenir en décembre au plus haut niveau. Un de ses objectifs ? Une médaille en Coupe du monde sur le sprint, une des disciplines où la skieuse-alpiniste excelle. « C'est vrai que – comme beaucoup de compétiteurs – j’étais mitigée lors de l'apparition de ce format très court. Mais je ne suis prise au jeu. C'est un véritable condensé des techniques du ski-alpinisme. C'est très ludique et cela demande des qualités d'explosivité dont je ne suis pas dépourvue », raconte la compétitrice.


Peut-être même aller chercher Laetitia, imbattable sur ce terrain l'année dernière ? « Ce n'est vraiment pas évident. Mais ce n'est pas impossible non plus. L'explosivité – incontournable en sprint – n'est pas le point fort de Laetitia. Elle surclasse les sprints par sa gestion de course, ses manipulations impeccables et sa détermination. Il n'est pas exclu de la surprendre... »


Mais on s'égare : Valentine s'apprêtait bien à nous parler d'une sortie chère à son cœur. Pourquoi un superlatif aussi fort ? Parce que ce Tour du Mont-Blanc à skis – qu'elle planifie depuis quelques années maintenant – serait plus qu'un record féminin sur un tracé inédit. Il serait un hommage à son mari Laurent Fabre – guide, décédé en montagne en 2012 – qui s'était lui-même embarqué dans un tel challenge. « C'est pour ces deux motifs que ce tour me tient à cœur. Et puis j'adorerais partager ça avec des athlètes d'exception comme Laetitia et Axelle (Mollaret, ndlr). Et puis surtout, c'est un très bel itinéraire, qui promet de très bons moments en montagne... »


Et c'est une section de ce tour, repérée ce printemps, que souhaite vous présenter la championne chamoniarde : celui reliant le Val Montjoie en Haute-Savoie à Courmayeur en Italie via le col et le glacier de Miage. Il commence par une partie forestière jusqu'aux Chalets de Miage, une sorte de petit paradis blanc, surplombé par l'Aiguille de Bionassay et les Dômes de Miage. Ensuite, les choses sérieuses commencent : « C'est un itinéraire de haute-montagne que l'on a défriché et qui s'avère très exigeant », prévient la skieuse-alpiniste, dont la démarche consiste surtout à présenter un itinéraire d'exception.


Direction le refuge de Plan Glacier, quelques centaines de mètres de dénivelé plus haut. S'ensuit une montée presque toute droite vers le col, avec quelques conversions bien pimentées. « Le panorama de la montée est splendide. On évolue entre l'Aiguille de Bionassay et les Domes de Miage. Le Mont-Blanc est juste là derrière, c'est vraiment chouette », raconte la montagnarde. Arrivée au col, la cabane sommaire du refuge Durier offre un repos appréciable avant la descente, côté italien cette fois. « Attention, c'est un itinéraire de haute-montagne, engagé sur le glacier de Miage. Il est très crevassé, il n'est pas facile de trouver son chemin entre les séracs », prévient la jeune femme.


Encore une fois, c'est l'esthétique de cet itinéraire, qui longe au plus près les contours du massif du Mont-Blanc et qui fait un passage logique entre le France et l'Italie, qui a attiré Valentine Fabre. Une belle course pour cette montagnarde pur souche : « j'aime que ma vie soit composée de plein de choses. J'aurais du mal à me contenter d'un quotidien de médecin, mais il me serait compliquée de vivre sans un métier qui me challenge intellectuellement. Mais j'ai aussi besoin d'un fil rouge. La montagne remplie parfaitement cette mission : quoi que je fasse, tout finit toujours par y retourner. »

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