FFME iMag - Le magazine de la Fédération Française de la Montagne et de l’Escalade - 10 : Septembre 2016

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Ils ont brillé

Les nouveaux médaillé(e)s des équipes de France d'escalade

Ils sont deux grands espoirs des équipes de France d'escalade et ont tous deux passé un grand cap cette saison : Elma Fleuret en vitesse et Thomas Joannes en difficulté ont pris leur première médaille en Coupe du monde sur le circuit 2016. Alors on est allé leur demander : ça fait quoi d'être un des meilleurs grimpeurs du monde ?

Elma Fleuret aurait bien du mal à répondre à cette question. Son ingénuité et sa timidité propres à sa jeunesse la laisseraient de marbre face au manque de tact de cette provocation. Elle le concède cependant : oui, elle a fait de très bons résultats en vitesse. Championne du monde cadette 2015. Médaillée de bronze à la Coupe du monde de Villars (SUI), « je ne pensais pas que c'était possible. Tout s'est aligné ce jour-là. J'ai bien grimpé et ai su profiter des erreurs de mes adversaires. Et c'est passé ! ». Comment pourrait-on nier que la jeune femme a du talent ?


Mais impossible de dire qu'elle se considère comme une des meilleures au monde. « En escalade, j'ai toujours pratiqué les trois disciplines. Je me concentre aujourd'hui principalement sur le bloc et la vitesse, même si j'ai plus de résultats dans cette 2e discipline », explique la jeune femme. Surpris, qu'une championne du monde jeunes ne se concentre pas exclusivement sur sa discipline ? « J'aime l'escalade dans son ensemble et aimerais continuer à travailler toutes ses facettes. Même si je mets plus l'accent sur la vitesse maintenant, je n'ai pas envi de lâcher le bloc. D'autant que le souci pour le moment c'est que nous n'avons pas le mur de vitesse à La Réunion », assure la pensionnaire du club réunionnais de « 7a l'ouest ».


Conséquence, de nombreux voyages en métropole pour la lycéenne – pour les compétitions bien sûr – mais aussi pour s'entraîner sur les infrastructures du Pôle France de Voiron. « Cela me permet aussi d'apprendre des meilleurs et notamment de la meilleure, Anouck (Jaubert, ndlr). Elle est un exemple pour nous, c'est très stimulant de l'avoir dans l'équipe », poursuit Elma Fleuret.


Sa performance de Villars vaudra d'ailleurs à la jeune Réunionnaise un nouveau séjour en métropole. À Paris cette fois, pour venir grimper à l'AccorHotels Arena aux Championnats du monde d'escalade 2016. « C'est fou, je suis vraiment contente de me retrouver sur cet énorme événement. » Son objectif ? « Me qualifier pour les phases finales serait déjà un bon début ! » Elma Fleuret l'a finalement peut-être cette âme de championne !


Thomas Joannes, le 3e homme fort de l'équipe de France de difficulté ?


Lui aussi refuse de considérer comme un des meilleurs au monde. Même comme un des leaders de l'équipe de France. « Je laisse ça à nos deux champions, Gautier et Romain », assure Thomas Joannes qui a pris à Villars sa première médaille de bronze en Coupe du monde de difficulté. Ce n'est pourtant pas l'avis de son entraîneur en équipe nationale, Corentin Le Goff, qui assurait en début de saison que sa sélection avait désormais à sa tête non pas deux, mais bien trois leaders chez les hommes.


« C'est vrai que j'ai passé un petit cap cette année, même si cette progression s'inscrit dans la continuité de ce que je produis depuis quelques temps. J'ai montré cette saison que je pouvais atteindre les performances des meilleurs, mais je n'ai pas encore la régularité et l'expérience de grimpeurs comme Gautier et Romain », analyse doctement le jeune homme de 21 ans.


Thomas Joannes est un jeune homme mature. Ses points forts, il les connaît et les assume. Les voies à gros physique, les grands mouvements. Le fidèle élève de son mentor en équipe de France Gautier Supper en somme. « C'est vrai qu'on s'entend très bien avec Gautier. On s'entraîne souvent ensemble, il me conseille beaucoup. On a beaucoup d'affinité. Avec Romain c'est un peu différent, on se voit moins, même si je m'inspire énormément de son sang froid et de son expérience : même quand ça va mal, il ne perd jamais sa lucidité. C'est ce qui m'a longtemps manqué », poursuit le jeune homme.


Car Thomas Joannes connaît aussi ses points faibles. « Jusque-là lorsque mentalement je n'étais pas dedans impossible de performer. Impossible de mettre ça de côté et de me focaliser sur ma grimpe. » Alors Thomas Joannes a travaillé. Il a vu une préparatrice mentale avec l'équipe de France, « mais ça n'est pas fait pour tout le monde. Cela n'était pas fait pour moi. » Alors il a fait ce qui a marché jusque-là, il a cherché ce qui marche pour lui et pas ce qui fonctionne chez les autres. « J'ai toujours un peu fait comme ça. Je me prépare beaucoup seul, même si je suis encadré par un entraîneur et bien sûr par Corentin. Mais j'ai besoin d'une certaine autonomie dans ma façon de me préparer », poursuit le grimpeur.


Il a alors l'idée de solliciter un de ses camarades de promotion – Thomas Joannes est étudiant en licence STAPS à l'université – pour déterminer de façon très empirique ses périodes de forme. « On a compilé plein d'indicateurs de ma performance et on a essayé de déterminer à chaque fois ce qui m'avait permis d'en arriver là. On a mis en lumière certains aspects intéressants dans ma manière d'appréhender ma préparation et c'est vrai que ça m'a beaucoup aidé sur les compétitions. Aujourd'hui, je suis plus détendu, plus serein. C'est peut-être ce qui a changé cette année. »


Force est de constater en tout cas que les résultats sont là. 14e à Chamonix dans une compétition dans laquelle il n'a pas été à l'aise. Sur le podium à Villars, puis 15e à Briançon et 11e à Imst et Arco. Et qu'à l'entraînement, Thomas rivalise au quotidien avec ses deux ainés dans la sélection nationale. Des performances qui permettront bien sûr au compétiteur de grimper à l'AccorHotels Arena. Son objectif aux Championnats du monde ? « Je ne me mets pas de pression, mais c'est sûr qu'une place en finale serait un véritable accomplissement ! » Voilà tout le mal que l'on te souhaite Thomas !

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