FFME iMag - Le magazine de la Fédération Française de la Montagne et de l’Escalade - 4 : Mars 2015

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4-dossier-Ouverture-Remi-Samyn.jpg Rémi Samyn décrypte une voie avec un jeune compétiteur lors d'une coupe d'Europe jeunes de bloc.
4-dossier-Ouverture-Nacelles.jpg Utilisation de nacelles lors de l'ouverture pour le championnat de France de difficulté 2014.
4-dossier-conseils-douverture.jpg Jérémy Bonder participe à l'ouverture de blocs.
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Une technologie de pointe.

Ouverture et haut niveau

L’ouverture de haut niveau est une technologie de pointe, essentielle à l’entraînement des athlètes. Ici, on évite de laisser parler le hasard. Pour entraîner les meilleurs athlètes du monde, il est vital que l’ouverture soit impeccable, et spécifique à ce qui risque d’être demandé aux athlètes sur les différentes échéances internationales.

Sur les différents pôles France de la Fédération, les entraîneurs nationaux veillent à l’ouverture, et font régulièrement appel à des ouvreurs particulièrement qualifiés.

« Si j’ouvre, au quotidien, des circuits pour l’entraînement des athlètes que je connais particulièrement bien, confie Marianne Berger, responsable du pôle de Voiron, je n’ai aujourd’hui plus le niveau technique d’ouvrir moi-même des voies types compétitions internationales (de niveau 8b à 8c+). Je fais donc régulièrement travailler une dizaine d’ouvreurs pro, qui tournent en fonction du calendrier, et proposent tous des voies vraiment spécifiques. »

La situation est similaire au pôle France de bloc, bien que sur place, les athlètes disposent de l’expertise de Jacky Godoffe et de Rémi Samyn, tous deux ouvreurs internationaux à la pointe !


Rencontre avec Rémi Samyn, responsable du pôle France de bloc de Fontainebleau.


Quelle importance revêt l’ouverture, dans l’entraînement ?

Rémi Samyn : Si l’on parle d’entraînement spécifique, je pense que la qualité des entraînements en escalade est liée en grande partie à la qualité de l’ouverture. Nous observons au quotidien que les grimpeurs apprennent beaucoup plus vite quand on les fait grimper dans un passage, qui de lui-même leur fait développer les qualités spécifiques, que de faire un exercice simulé où on oblige à faire ce même mouvement spécifique mais sans le contexte.


Pouvez-vous nous donner un exemple ?

RS : Si l’on veut que l’athlète fasse une lolotte par exemple, le plus rapide et le plus efficace, selon moi, pour faire entrer ce mouvement dans son répertoire gestuel est de le mettre dans une situation (bloc ou voie) où la lolotte est obligatoire pour passer. Nous ne sommes pas en gymnastique, et s’évertuer à faire travailler un mouvement tout seul, n’est à mon sens pas efficace pour que le grimpeur l’apprenne de lui-même. S’il m’arrive d’aiguiller sur un geste de temps en temps, quand je vois que le grimpeur est démuni, je suis certain que le fait de vraiment vivre la situation est le meilleur moyen de la mémoriser. On comprend l’intérêt, car on a vécu le geste. Ainsi, les apprentissages les plus profitables se font en se confrontant à des situations réelles. Des situations qui ont été créées en amont par l’entraîneur.


Un entraîneur doit-il donc savoir ouvrir au niveau de compétence des athlètes qu’il entraîne ?

RS : C’est préférable dans un sens oui. Car un entraîneur qui doit préparer une séance, ou débriefer une compétition sera d’autant plus pertinent dans les retours qu’il fait aux athlètes et dans ses analyses, qu’il aura un bagage en tant qu’ouvreur. Ouvrir au bon niveau pour ses athlètes, ou bien se mettre dans la peau de l’ouvreur pendant une compétition, c’est pour moi très important. Après, s’il a en plus les compétences techniques, il va pouvoir grimper dans les blocs/voies ouverts pour ses athlètes, et mieux comprendre ce que le grimpeur a ressenti. C’est pour cela qu’on voit, de temps en temps, des entraîneurs essayer des blocs ou des voies à la fin des compétitions. C’est le meilleur moyen de se rendre compte réellement des difficultés. Par ailleurs, il faut aussi savoir qu’on se spécialise rapidement, et qu’aujourd’hui, il me serait difficile, du jour au lendemain, d’ouvrir un championnat régional jeunes, car je ne connais pas leur niveau, et encore moins les spécificités des jeunes grimpeurs, leur morphologie, leurs qualités, etc. Pour ouvrir, il faut avant tout bien connaître son public !


Ouvrez-vous régulièrement sur le pôle France de bloc ?

RS : Oui, quotidiennement, pour varier au maximum les situations proposées aux athlètes ! Avec Jacky Godoffe et Nicolas Januel, nous sommes trois ouvreurs, et nous passons tous énormément de temps à l’ouverture. Et ponctuellement, quand le budget le permet, nous faisons appel à des ouvreurs extérieurs, ce qui permet de varier les styles et les idées proposés, et de donner un peu de fraîcheur. Car même si nous faisons vraiment l’effort d’ouvrir un peu dans tous les styles qu’on peut trouver en compétition, nous avons aussi nos limites dans certains styles précis. Et recourir aux compétences d’ouvreurs très très forts dans ces domaines va nous permettre de pousser nos athlètes un peu plus loin dans ce concept.


Chaque ouvreur possède ainsi ses spécificités ?

RS : En effet, chaque ouvreur à des particularités, du fait tout d’abord de ses qualités principales de grimpe. En coupe du monde, le niveau est tellement élevé, qu’il ne faut pas se mentir, quand on n'a pas le niveau, on a du mal à régler les blocs, alors on a tendance à ouvrir dans ce dans quoi on est le meilleur ! C’est aussi une histoire de goût : certains adorent les mouvements de coordinations, d’autres préfèrent quand ça se tortille dans les dalles… En général, on ouvre dans ce qui nous plait, une question d’inspiration ! C’est aussi pour cela que nous suivons de près les listes d’ouvreurs nommés sur les différentes échéances internationales de la saison, car nous connaissons leur style de prédilection, et même si un circuit de compétition se doit d’être varié dans les styles, on retrouve souvent la « pâte de l’ouvreur ». Quand nous en avons la possibilité, nous essayons même de faire ouvrir ces ouvreurs là sur le pôle et sur les compétitions sélectives. C’est une super préparation pour les athlètes !

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