FFME iMag - Le magazine de la Fédération Française de la Montagne et de l’Escalade - 6 : Septembre 2015

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Escalade de vitesse

Dis Anouck, comment devient-on championne d'Europe ?

Celle qui prenait sa première victoire en Coupe du monde l'année dernière a confirmé cette saison être une des grimpeuses les plus rapides du monde. Anouck Jaubert ne s'est pas contentée de ravir le titre de championne d'Europe de vitesse 2015. Elle a également pris - à l'heure où l'on écrit ces lignes - l'or de deux étapes de Coupe du monde. Alors on lui a demandé à Anouck, c'est quoi la recette du succès ?

Si c'était aussi simple. Si au delà du propos accrocheur, il y avait une réalité. Une sorte de formule magique. Un « truc » qui - comme par enchantement - ferait d'un grimpeur confirmé un champion du monde en puissance.


Mais à vous, on ne vous la fait pas. « Les potions magiques, ça n'existe pas voyons ». Vous seriez même enclin à minimiser vos attentes de champion en herbe et vous contenteriez volontiers d'un « conseil en or ». Vous savez ce sage précepte, doctement récité par un vieux moine taoïste au fond d'une vallée tibétaine. On va devoir vous décevoir, Anouck a beau avoir conquis les sommets de la vitesse, elle ne détient pas la pierre philosophale de l'escalade, celle qui change un bon grimpeur en vainqueur de Coupe du monde.


Bon on lui demande quand même, à tout hasard ? Ok. Anouck, c'est quoi la recette de ton succès ?


Désolé, mais il n'y a définitivement pas « un truc » en particulier. Selon moi, ma réussite cette saison passe par la réunion d'une multitude de facteurs. Attention, il n'y a rien de révolutionnaire dans ce que je vais dire. On n'a par exemple pas changé énormément de choses dans mon entrainement cette année. On a beaucoup axé mon travail sur ( la force,) le physique. C'est au moins 50% de mes séances aujourd'hui. L'explosivité, c'est le nerf de la guerre en vitesse.

Anouck à l'entraînement


Au-delà de l’entraînement, c’est la gestion de la compétition qui permet de faire la différence le jour « J ». Et l’expérience que j’ai accumulée pendant quelques années m’aide beaucoup. Je me connais mieux, j’ai appris de mes erreurs et je sais ce dont j’ai besoin pour être prête au bon moment. Enfin bien sûr, le mental joue un rôle très important : il faut être déterminé à arriver la première, tout en restant concentré sur soi-même.


Donc pas de news exclusive pour les lecteurs de la FFME ?


Ce n’est pas vraiment nouveau mais cette année j’ai beaucoup travaillé sur les vidéos pour chercher le moindre détail qui me faisait ralentir. J’ai essayé des méthodes différentes et fait quelques modifications pour tout optimiser. Ça m'a vraiment aidé techniquement.


Parce qu'en vitesse, le travail technique c'est presque de l'orfèvrerie ?


C'est vrai que chaque détail compte. En vrai, il y a une méthode de base, que chacun va adapter à sa morphologie, va faire évoluer selon ses points forts. Moi par exemple, je ne fais pas la partie haute de la voie de la même manière que la majorité des filles, tout simplement parce que je n'ai pas les mêmes dispositions physiques qu'elles.


Et puis il y a la réalité de chaque duel ? Ne fais-tu pas évoluer ton escalade en fonction de ton opposition ?


C'est sûr que je ne prends pas les mêmes risques en huitième de finale que lorsque je me retrouve dans la finale de Chamonix contre la recordwoman du monde. Même si dans l'idéal il faudrait toujours grimper de la même manière ; ne pas se laisser trop influencer par l'adversaire car c'est le meilleur moyen de faire des erreurs.


En parlant de Chamonix, tu y es devenue championne d'Europe cette année. Quel a été le moment le plus intense ?


Difficile à dire. C'est sûr qu'au moment où je tape sur le buzzer et que je me rends compte que je viens de battre Iuliia Kaplina à Chamonix, l'émotion est indescriptible. Et puis il y a plus tard, lorsque tu reprends ta vie normale et qu'au détour d'une séance d'entrainement tu réalises que ça y est, tu es championne d'Europe.


Justement ce quotidien, parle nous en un peu. Es-tu une stakhanoviste de l'entrainement ?


Pas vraiment, je ne m'entraine pas toujours autant que je le voudrais. Je vis et fais mes études à Grenoble pour devenir kiné. J'essaie d'aller au moins 4 fois par semaine m'entrainer à Voiron, mais j'avoue que certaines semaines, c'est plutôt 3 fois.


Etudes+entrainements, sans même parler des aller-retours, cela prend beaucoup de temps non ? As-tu l'impression de faire beaucoup de sacrifices ?


C'est indéniable, la vie de sportive de haut-niveau est contraignante. Je n'ai pas autant de temps que je le souhaiterais pour faire d'autres choses. Il y a des moments difficiles. Mais heureusement derrière, il y a des résultats. Et puis il y a le mois de novembre où je peux me reposer et penser à autre chose.


Et après des résultats aussi probants, à quoi rêve encore Anouck Jaubert ?


A beaucoup de choses ! Il y a d'abord la victoire de fin de saison. Je suis première pour le moment, ex-aequo avec Iuliia Kaplina et au coude à coude avec Maria Krasavina. Rien n'est encore fait, il va falloir gagner encore une fois à Wujiang (dernière étape de la Coupe du monde 2015 de vitesse, les 17 et 18 octobre prochains en Chine, ndlr). Et puis il y a le record du monde.


Tu penses qu'il est atteignable ?


J'ai déjà été chronométrée à 10 centièmes du record de Iuliia, donc ce chrono n'est pas inaccessible. Il faut juste bosser encore plus dur pour y parvenir.

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