Commençons par le commencement. Qu'est-ce que La Grave y Cîmes ? « C'est une introduction à l'univers de l'alpinisme pour un public néophyte ou en quête d'un peu plus d'autonomie en montagne », explique Gaël Bouquet des Chaux, conseiller technique fédéral à la FFME. Et de manière pragmatique ? « Deux journées sur les sommets, encadrées par des professionnels de la montagne, à découvrir tous les terrains de l'alpinisme et les techniques de progression et de protection qui vont avec ».
Voilà pour le topo. Dans le détail, l'événement propose différents ateliers afin d'appréhender tous les milieux qu'offre l'univers de l'alpinisme. Il s'adresse à tous, « et les 250 places partent assez vite. On n'a pas vraiment de problème pour remplir les effectifs ».
Des ateliers pour chaque univers de l'alpinisme
Quant au programme, on décline toutes les formes d'alpinisme. Il y a bien sûr la marche glacière, avec ses techniques d'encordement, de cramponage, de lecture du terrain. « La randonnée glacière était plus une activité qu'un atelier. On partait à la journée sur le glacier de la Girose au pied de la Meije : c'était un fonctionnement un peu à part », commente le CTF.
Quid des ateliers ? Fort à propos compte-tenu des conditions rencontrées dans les Alpes cet été, il y avait d'abord celui des courses d'arrêtes. Comprendre une ascension sur le rocher, suivi d'une traversée de l'arrête une fois parvenu en haut. « On y travaillait la progression sur ce type de terrain très particulier, avec les grosses chaussures. »
Et comment apprend-t-on à un novice à sécuriser son avancée sur une arrête aérienne ? « A chaque difficulté du parcours, le participant rencontrait un encadrant qui assurait sa sécurité et qui le conseillait sur la technique à utiliser pour continuer à avancer. » Les différents assurages, l'installation de relais, la protection du second ou du leader, rien n'était épargné aux participants !
Autre milieu, autre exercice. La falaise était le théâtre d'un atelier « terrain d'aventure ». « On y apprenait à poser ses propres protections, en toute sérénité. » Ah oui et comment c'est possible ? « Assuré en second (en moulinette), les grimpeurs avaient tout le temps pour appréhender les techniques de pose des coinceurs, friends et autres. »
Changement de décor : « on apprenait aussi à assurer son compagnon de cordée dans une pente de neige très raide comme un passage de rimaye par exemple. » Et si l'un des deux tombe ? « Et bien les participants s'entrainaient également à stopper la chute du second ou du leader, selon la position dans la cordée. »
Plus sauvage encore, il était proposé aux alpinistes amateurs de faire leurs premières armes, piolets traction en main : « ils descendaient dans une crevasse et remontaient sur un mur vertical avec les outils de la cascade de glace. » Et si on est bloqué dans le trou ? « Et bien on montrait aux participants comment remonter sur une corde fixe ou sortir quelqu'un d'une crevasse grâce à la technique du moufflage. »
Le PGHM de Briançon animait également un atelier de secours, « comment déclencher une assistance et comment réagir en cas de problème. C'était hyper pertinent : c'est une démarche qui ne va pas de soi. De plus, ils nous ont fait l'honneur d'être présents pour assurer notre sécurité tout au long de l'événement : c'est indispensable. Je tiens à les remercier ! »
Une année exceptionnelle
« Cette année les conditions étaient exceptionnelles. La météo et la nivologie, nous ont permis une édition très confortable : les participants étaient ravis. » Et l'organisateur de poursuivre : « Les collectivités locales - notamment le Comité régional PACA et le département des Hautes-Alpes - continuent de nous soutenir sur cet événement et on les en remercie. On salue évidemment la commune de La Grave, plus isolée qu'à l'accoutumé en ce moment, mais qui continue tout de même de nous accueillir. C'est un endroit magique, on a déjà hâte de revenir l'année prochaine ! »