« Encore un livre sur la tragédie sur l'Everest de 1996 », vous exclamerez vous à la lecture de la quatrième de couverture. Et bien l'auteur aura anticipé votre complainte : « ce n'est pas un récit de plus sur la catastrophe de 1996, d'autres l'ont fait mieux que je ne le pourrais », avise-t-il en substance. Il a raison de s'en écarter. John Krakaeur a déjà fait le tour de la question.
Pour se donner de la contenance, Beck Weather enrobe donc son récit d'une mise en contexte très personnelle. L'auteur vous ouvre les portes de son intimité. De ses états d'âmes, aussi sombres soient-ils. Il se met à nu quand il nous raconte sa fascination quasi-morbide pour le toit du monde et la manière dont cette emprise des sommets s'est trouvée détruire sa famille.
Il ne s'agit donc pas uniquement « d'un récit de plus. » Ceci dit, quelle légitimité aurait cette plongée dans l'intimité de l'auteur (par ailleurs sans rapport réel avec son accident sur l'Everest), s'il n'était pas question dans cet ouvrage de ses errances dans la zone de mort ? A-t-il la profondeur – le bagage - pour s'aventurer sur le délicat terrain des tourments de l'âme ? Laissé pour mort sur l'Everest n'est pas qu'un livre de plus sur la catastrophe de 1996. Mais sincèrement, on s'en serait presque contenté.
Beck Weathers
Stephen G. Michaud
Parution 2 septembre 2015
272 pages
Prix : 19,99 €
ISBN : 978-2-3440-0939-0