Les favoris : une compétition plutôt ouverte chez les hommes
Domen Skofic (SLO) : « Il y a bien quelque chose qui a changé cette saison. Je ne saurais dire quoi. Le paradoxe, c'est que je pensais ne pas être prêt au début de l'été. Mais au final, il y a bien eu un déclic. Je suis sur un nuage. » Homme fort de ce début de saison, Domen Skofic prenait l'or à Chamonix, à Briançon et à Imst (AUT), s'assurant la première place provisoire au classement général.
Son bilan ? Trois victoires et une contre-performance en Suisse. Trois finales remportées à grands renforts de combativité : le Slovène n'a pas une marge considérable sur ses premiers poursuivants mais impressionne par ses qualités de résistance et de détermination. Il arrive à Paris avec le statut de favori. Et il semble en être bien conscient.
Sean McColl (CAN) : il était bien trop tôt pour enterré le Canadien. Une finale (Chamonix), une victoire (Villars) et un podium (Briançon) : Sean McColl a rappelé ce début de saison qu'il était toujours un des grands prétendants aux médailles. Bien sûr, quelques mouvements typés bloc dans la voie sont souvent un pré-requis pour voir Sean s'exprimer pleinement. Mais n'est-ce pas vers ce type d'ouvertures que nous nous dirigeons pour les voies de finales internationales ?
Jakob Schubert (AUT) : ne vous fiez pas à son absence de victoire la saison dernière. Ou à sa contre-performance de Briançon cette saison (il a zippé à cause d'un chausson mouillé). Jakob Schubert a toujours le potentiel de monter tout en haut n'importe quand ou presque. Vainqueur de la Coupe du monde 2014, il a fait preuve d'une régularité sans faille depuis, ne manquant aucune finale en 2015 et 2016.
Adam Ondra (CZE) : l'enfant chéri de l'escalade était-il toujours prodigieux ? Sur le rocher sans nul doute, le Tchèque s'est, cette saison, concentré sur ses projets en falaise. Le double champion du monde 2014 (difficulté et bloc) et vainqueur de la Coupe du monde 2015 fera bien son grand retour sur la résine à Paris.
L'armada tricolore : ils sont deux Français à avoir toute la légitimité pour figurer dans ces pronostics. Romain Desgranges - 5e de la Coupe du monde 2015 et en argent cette saison à Briançon - et Gautier Supper – époustouflant la saison dernière avec deux victoires et une deuxième place au classement général – font bien partie des grands prétendants au titre suprême cet automne.
Les favorites : qui pour monter plus haut que Garnbret ?
Janja Garnbret (SLO) : à seulement 17 ans, la jeune Slovène a écrasé la concurrence cette saison. Une résistance hors du commun et une lecture sans fausse note malgré son jeune âge. Janja Garnbret est bien la sensation de cette saison 2016 et semble difficile à aller chercher. Seule inconnue au tableau : parviendra-t-elle à gérer la pression inhérente à un tel rendez-vous ? Elle arrive tout de même à Paris en grandissime favorite, malgré deux performances moins époustouflantes sur les deux dernières étapes.
Son bilan ? Trois victoires sur les trois premières étapes de la saison et une médaille de bronze à Arco. What else ?
Kim Jain (KOR) : la légende de l'escalade féminine n'en a pas fini avec les médailles. Deux podiums déjà cette saison et une régularité sans faille ou presque : sur les 9 dernières étapes de Coupe du monde auxquelles la Coréenne a participé, elle est montée 6 fois sur le podium et a pris la 4e place dans les trois restantes. Avec son expérience des grands rendez-vous, elle pourrait bien être celle qui assumera le mieux son rang à l'AccorHotels Arena.
Anak Verhoeven (BEL) : aussi discrète que performante, la jeune Belge est la bonne élève de la promotion. Rigoureuse et appliquée, elle déçoit rarement. Avec sa 3e place dans la Coupe du monde 2015, sa victoire à Arco et ses quatre podiums en 2016, la Belge est devenue une valeur sûre du circuit et grimpera pour l'or à Paris.
L'armada autrichienne : elles sont deux à pouvoir aisément s'immiscer sur un podium. Jessica Pilz – forte d'une solide saison 2015 et d'une belle médaille d'argent à Briançon – et Magdalena Röck, qui malgré une saison 2015 en demi-teinte est revenue cette année à son plus haut niveau : elle prend l'or de l'étape de Imst.
L'avis du sélectionneur national, Corentin Le Goff :
Nous avons tout d’abord nos trois « mousquetaires » français ! Ils sont tous les trois déjà montés sur un podium en ce début de saison, et ils seront prêts pour donner le meilleur d’eux-même. Gautier Supper, avec sa puissance et son relâchement. Thomas Joannes, avec son explosivité et son rythme. Romain Desgranges avec sa résistance à l’effort et sa technique !
Mais il faudra aussi compter avec Adam Ondra, le grimpeur le plus complet et le plus énervé du circuit ! Avec Domen Skofic, l’homme en forme de ce début de saison. C’est un grimpeur technique, et très performant dans les efforts longs. Avec Sean McColl, grimpeur opportuniste, tout en vitesse et en explosivité. Ou avec Jackob Schubert, très régulier au plus haut-niveau depuis de longues années. Ce n’est pas le grimpeur qui a la plus grosse marge physique, mais il est capable de repousser loin ses limites à l’effort...
Chez les femmes il y a sur le papier une grande favorite, Janja Garnbret, grimpeuse qui sait tout faire en escalade et qui domine le haut-niveau féminin ! Pour la challenger, on trouve Anak Verhoeven, grimpeuse puissante tout en contrôle. Jain Kim, avec sa grimpe gracieuse et maitrisée. Et Mina Markovic, qui possède une résistance à l’effort à toute épreuve… Ensuite, il faudra aussi compter sur nos 6 Françaises qui - poussées par le public - peuvent jouer les trouble-fête, mais aussi sur la large formation autrichienne qui tentera d’en faire autant…
