FFME iMag - Le magazine de la Fédération Française de la Montagne et de l’Escalade - 10 : Septembre 2016

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La Réunion, terre de montagne et d'escalade

En moins de deux décennies, plus de dix clubs d'escalade ont fleuri sur l'île, imposant la Réunion comme un territoire très dynamique dans le giron FFME. Avec aujourd'hui beaucoup de possibilités pour les grimpeurs locaux, un circuit de compétition de belle envergure et à la clé des athlètes toujours plus performants. La Réunion, terre d'escalade ? On a posé la question à Philippe Gaboriaud, conseiller technique fédéral.

Ne vous êtes-vous jamais demandé pourquoi tant de jeunes compétiteurs et de grimpeurs français talentueux viennent d'une seule et même île ? Comment se fait-il que des athlètes du niveau de Caroline Ciavaldini, Fanny Gibert ou Elma Fleuret aient toutes grandi au même endroit ?


Philippe Gaboriaud, conseiller technique fédéral de la FFME à la Réunion, en connaît bien-sûr la raison : « parce que La Réunion n'est pas, comme on pourrait le penser, tournée vers l'océan. Ses habitants ont les yeux rivés vers ses sommets. Nous ne sommes pas vraiment des marins : nous sommes plutôt des montagnards. Les Réunionnais sont des marcheurs, des traileurs, des grimpeurs. Ce n'est pas pour rien que Cilaos – une petite ville au cœur de l'île perchée à plus de 1000m d’altitude – est jumelée avec Chamonix... »


Et cela se concrétise avant tout par la multiplication des clubs sur l'île. Plus d'une dizaine ont vu le jour en moins de deux décennies. Comment l'escalade a-t-elle conquis si rapidement le cœur des Réunionnais ? « Nous avons une bonne variété de sites naturels – notamment pour le bloc – cela explique en partie cet attrait. Mais pour être honnête, le développement de l'escalade doit beaucoup au sport scolaire. De nombreuses petites SAE se sont construites dans les gymnases des collèges et des lycées sous l'impulsion de l'Education nationale. Des morceaux de murs par ci, quelques prises vissées sur le béton par là. Ce n’est pas la perfection, mais c'était un début. Et cela a assurément concouru à développer l'escalade sur l'île », raconte le CTF.


Aujourd'hui, le comité FFME de La Réunion s'est largement réapproprié l'activité. Au point de proposer un des circuits régionaux les plus aboutis du giron fédéral. En tout cas selon Philippe Gaboriaud. « Notre éloignement nous oblige à organiser ici des compétitions à la hauteur de nos grimpeurs. J'avoue être agréablement surpris lorsque je me déplace en métropole et que je me rends compte que nos événements n'ont rien à leur envier. Un comité très dynamique et des clubs volontaires permettent chaque saison de proposer à nos licenciés des épreuves dignes de ce nom, dans toutes les catégories et sur les trois disciplines de l'escalade », assure Philippe Gaboriaud.


Les efforts des clubs réunionnais vers l'ensemble des disciplines de l'escalade – « même si c'est vrai que le bloc reste une dominante ici, compte tenu des infrastructures dont nous disposons » – est aussi une des spécificités dont bénéficient les jeunes athlètes réunionnais. Croisés en métropole à l'occasion du circuit national, force est de constater qu'ils brillaient par leur polyvalence.


Pour preuve, leurs très bons résultats aussi bien en bloc qu'en vitesse, avec plusieurs titres aux Championnats de France jeunes... Et même au niveau international avec la cadette Elma Fleuret, championne du monde jeunes en titre et médaillée en bronze sur la Coupe du monde de Villars pour sa première saison chez les seniors. « Pour la difficulté, l'absence de mur de plus de 10m de hauteur sur l'île nous empêche d'être très performants dans cette discipline », regrette Philippe Gaboriaud.


Un manque d'infrastructures qui aurait déjà dû être en partie comblé, mais les difficultés dans la construction de la SAE internationale de Saint André en ont décidé autrement pour le moment. « Il va nous falloir avant tout construire plus de murs. C'est par là qu'il faut commencer pour donner à nos clubs la possibilité de se développer davantage. Et à nos grimpeurs les moyens d'aller chercher encore plus de résultats », assume Philippe Gaboriaud.


« Les grands clubs de l'île – Austral Roc, 7 à l'ouest et Estkalad’club en tête, mais La Réunion en compte plus d'une dizaine – attachent une attention toute particulière à pratiquer l'ensemble des disciplines de l'escalade. Si c'est une évidence pour le bloc car nous avons beaucoup de très beaux spots et des infrastructures de qualité – en particulier la SAE du Pôle d’Excellence Sportive Escalade de la Réunion située à La Chaloupe Saint Leu – nous faisons avec les outils à disposition pour la difficulté et la vitesse. En attendant, c’est sur la motivation et l’inventivité des entraîneurs et bénévoles des clubs et du comité régional que nos jeunes s’appuient pour atteindre le meilleur niveau national. »


Le circuit de compétition national : une logistique complexe pour les grimpeurs des clubs réunionnais Les résultats, c'est aussi, selon le responsable du Pôle d’Excellence Sportive Escalade de la Réunion, la raison pour laquelle il parvient à trouver les financements – subventions et partenaires – nécessaires pour les nombreux déplacements des grimpeurs réunionnais. « Sans médailles, cela serait plus compliqué. Nous avons la chance d'avoir des talents ici et surtout beaucoup de motivation. »


Une chance ? « C'est effectivement un abus de langage. Il y a beaucoup de passion ici. De l'envie. Et puis notre isolement a cela de positif : lorsque nous nous déplaçons sur une compétition, il y a de l'engagement. Nous allons loin, c'est cher, cela prend du temps. Je pense que pour les compétiteurs c'est une grande source de motivation : pas question d'avoir fait tout ce chemin pour rien ! »


Une motivation qui n'est pas prêt de s'estomper. « De plus en plus d'initiatives voient le jour. Dans le giron fédéral, mais aussi en dehors : trois SAE privées sont sorties de terre récemment. De plus en plus d'événements apparaissent, des contests, des rassemblements. La Réunion va rester une terre d'escalade ! »

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