FFME iMag - Le magazine de la Fédération Française de la Montagne et de l’Escalade - 9 : Juin 2016

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La promotion 2016 des équipes nationales d'alpinisme.
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Equipes nationales d'alpinisme

Les équipes en questions

Parce que nous les voyons se pavaner dans les couloirs avec leur équipement dernier cri. Ne croyez pas que parce qu'il y a brodé FFME sur leur membrane imperméable toute neuve nous allons être complaisants ! Nous avons pris les équipes nationales d'alpinisme entre quatre yeux. Et nous les avons questionnées. Voici leurs réponses.

Quand sont nées les équipes nationales d'alpinisme ?

Qu'elles soient baptisées GHPA (Groupe haute performance alpinisme), ou ENJA (Equipe nationale jeunes alpinistes) ou enfin ENA (Equipe nationale d'alpinisme), le principe de ces équipes reste le même : une sélection de jeunes alpinistes motivé(e)s et performant(e)s, pour 2 à 3 ans de formation au plus haut niveau. Elles ont été fondées par le directeur technique national de la FFME Jeff Le Moine en 1988. Le DTN de l'époque décédait dans un tragique accident en montagne, alors qu'il accompagnait la promotion 92/93.


De grands noms de l'alpinisme sont passés par ces sélections. Yannick Graziani bien-sûr, qui a aujourd'hui une liste de courses dont peu d'alpinistes peuvent se prévaloir, et qui est connu notamment pour son expérience très compliquée en face sud de l'Annapurna (8 091m) avec Stéphane Benoist (lui-même passé par la promotion 91/92).


Mais il n'est pas le seul loin de là : les alpinistes Rémy Thivel et Philippe Batoux (promotion 93/94), le grimpeur de haut niveau Daniel Du Lac (promotion 95/96), le guide-réalisateur Sébastien Montaz-Rosset et l'explorateur Erwann Le Lann (promotion 96/97) ont fait partie des équipes... Entre autres (vous trouverez la liste complète ici) !


« La moitié des professeurs de l'ENSA sont passés par les équipes. Ce n'est pas un passage obligé, mais c'est un plus c'est certain », explique Gaël Bouquet des Chaux, qui a lui-même fait partie de la promotion 92/93.


Quelles sont les raisons d'être des équipes nationales d'alpinisme ?

Détrompez-vous, il ne s'agit pas uniquement de permettre à de forts potentiels de l'alpinisme de s'amuser en montagne avec d'autres forts potentiels de l'alpinisme. Certes, les jeunes qui intègrent les équipes ont un gros niveau et de belles perspectives. Mais ce n'est ni un camp de vacances pour grimpeurs avertis, ni une mission commando, nom de code « extrême limite ».


« On n'est pas là pour pousser ces jeunes à faire des croix extraordinaires en montagne. D'ailleurs, on ne veut pas de tête brulée dans l'équipe. Notre objectif est exactement à l'opposé de ça : nous souhaitons les accompagner pendant trois ans pour leur inculquer une pratique saine et responsable de l'alpinisme », explique Gaël Bouquet des Chaux, en charge avec Antoine Pêcher des équipes.


Question à choix multiples : pourquoi rejoindre les équipes ?

Pour obtenir l'équivalence du probatoire d'Aspirant guide ? Non. S'il est vrai que la sélection peut offrir une équivalence, cela ne doit pas être la motivation principale. « On n'est pas là pour ça », tranche sans détour Gaël Bouquet des Chaux. « Nous ne les formons pas à encadrer, mais bien à pratiquer leur passion de la meilleure des manières. »


Pour se faire connaître, pour exister dans le milieu ? Encore une fois, pas vraiment. Si intégrer une promotion des ENA peut constituer une ligne dans le CV d'un alpiniste, la FFME ne met jamais en avant un individu, et communique uniquement au nom de l'équipe.


Pour rencontrer des alpinistes motivés et partir en expédition ? Là on touche à un point intéressant : « cela permet effectivement aux jeunes de rencontrer d'autres grimpeurs de leur niveau, motivés, avec qui ensuite ils pourront planifier des courses de leur côté. Les voyages, l'expédition sont bien-sûr un autre point important. Certains de ces jeunes ont fait de belles choses dans les Alpes, mais ne sont jamais partis à la découverte d'un massif lointain. Et puis l'alpinisme est une activité qui coûte cher. Nos partenariats avec Beal, Vaude, et Au Vieux Campeur leur permettent aussi de compléter leur équipement. »


Quels sont les critères pour en faire partie ?

Pour les hommes, il faut avoir entre 18 et 26 ans et posséder déjà une bonne expérience en alpinisme et un niveau d’escalade minimum de 6c/7a. Pour les femmes, cela concerne des grimpeuses de 18 à 30 ans, ayant déjà fait quelques bonnes courses en alpinisme et possédant un niveau d’escalade minimum de 6a/6b.


Comment se passe le test de sélection ?

Il y a deux épreuves : d'abord un entretien portant sur l’expérience en alpinisme, la motivation et l’état d’esprit. Viennent ensuite des épreuves techniques diverses : escalade (en chaussons et en « grosses », en chaussures de montagne), un test en cascade de glace, en dry tooling, en artif (selon les conditions) et une course à pied en montagne pour valider la « caisse ». A l’issue du test, les 6 meilleurs garçons et les 6 meilleures filles sont sélectionné(e)s.



Comment se déroulent les trois années d'une promotion ENAF/ENAM ?

Les deux premières années sont consacrées aux stages, avec entre 3 et 5 sessions par an. Sur tous les terrains. Certains vont se dérouler dans les Alpes. Mais d'autres auront lieu ailleurs, notamment aux Etats-Unis pour découvrir d'autres formes d'escalades (fissures, big wall...) et dans des « pays froids » pour la cascade de glace. Envie d'en savoir plus ?


Comment s'organise l'expédition ?

C'est l'objectif final de ces trois années d'accompagnement. L'expédition de fin de cursus se réfléchit dès le premier jour au sein de l'équipe : « dès la première réunion, on demande aux jeunes de commencer à penser leur projet final », raconte Antoine Pêcher, en charge de l'équipe masculine. Car le principe de cette expédition est simple : les membres des équipes doivent concevoir de A à Z ce projet, de la mise au jour d'une destination et d'un objectif, à la recherche de partenariats et de financements complémentaires...


Sans oublier tous les aspects logistiques de l'organisation d'un tel projet. « Cela peut-être n'importe quel objectif », explique Gaël Bouquet des Chaux. « Les deux seules vraies limites sont la très haute altitude (trop compliqué avec une équipe, trop aléatoire physiologiquement et trop cher) et bien sûr l'exposition du projet : il est hors de question de se retrouver au pied d'une face abominable. » Vous voulez voir à quoi peut ressembler une expédition des équipes nationales d'alpinisme ? Retournez à la page précédente !


A quoi ressemble la promotion 2016 ?

Petit retour sur le processus de sélection de la nouvelle promotion des équipes nationales.


Quel avenir pour les équipes nationales d'alpinisme ?

« Nous avons un projet qui nous tient à cœur : celui de continuer à accompagner ces jeunes gens après le cursus de 3 ans », conclut le conseiller technique national. « L'idée est principalement de rester en contact pour leur offrir un soutien pour monter leurs futures expéditions. Les aider sur leur préparation en amont, leur offrir un soutien météo, les conseiller... C'est quelque chose que nous allons mettre en place à court terme. »

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