FFME iMag - Le magazine de la Fédération Française de la Montagne et de l’Escalade - 9 : Juin 2016

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9-dossier-mallon.jpg Alexis Mallon
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Fleur Fouque
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Fred Degoulet
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Equipes nationales d'alpinisme

Ils/elle racontent les équipes

Ils sont trois montagnard(e)s reconnu(e)s dans leur milieu. Ils/elle sont passé(e)s par les promotions des équipes nationales d'alpinisme. Ils/elles nous racontent leurs expériences.

Alexis Mallon, « d'un côté le rêve, de l'autre la prise de conscience »


« Voilà ce que je retiendrai de mon expérience au sein de l'équipe FFME, promotion 92/93. D'un côté, on touchait du doigt le haut niveau en alpinisme. C'était le rêve : je n'étais alors qu'un jeune montagnard avec des compétences techniques très moyennes. C'était un sacré coup de pouce : de belles courses en montagne avec des alpinistes de renom pour nous encadrer, du matériel à disposition et une belle expédition à la clé. J'y ai aussi rencontré des compagnons de cordée, des mecs que je côtoie encore 25 ans après. »


« Mais d'un autre côté, j'y ai aussi vécu un drame qui a eu un impact considérable dans mon cheminement d'alpiniste. J'étais dans la cordée de Jeff Le Moine lorsqu'il a été victime de son accident. C'est arrivé quelques mètres au-dessus de moi. A 22 ans, cette figure de l'alpinisme s’éteignait dans mes bras en pleine montagne. On parle souvent des risques de l'alpinisme, mais on ne se rend pas toujours compte de ce que cela signifie : je ne le souhaite à personne, mais vivre cette expérience tragique m'a montré à quoi cela ressemble une course qui se termine mal. »


« J'étais convaincu que je voulais être guide, cela n'a pas remis en question mes ambitions. J'ai été diplômé la saison suivante et quelques années plus tard, je devenais professeur à l'Ecole nationale de ski et d'alpinisme, poste que je n'ai jamais quitté. Mais cela m'a fait prendre conscience de la mission première de ces cursus d'accompagnement vers le haut niveau. L'idée n'est pas de faire faire des croix à ces jeunes alpinistes, mais de les mettre dans les meilleures conditions pour s'exprimer au mieux dans leur pratique. Les mots d'ordre : détection, formation, prévention. »


Fleur Fouque, « je voulais gagner en autonomie, passer devant »


« C'est arrivé complètement par hasard. Je « faisais de la montagne » à Chamonix, j'ai entendu parler de cette opportunité. En 2006, une sélection entièrement féminine venait de se monter, comment ne pas postuler ? J'avais déjà fait de jolies choses en montagne avant. Avec mon copain de l'époque qui passait « l'aspi » (comprendre « le diplôme d'aspirant guide » hein...), j'avais déjà pu réaliser une belle liste de courses. »


« J'avais déjà pratiqué sur tous les terrains, mais pas dans tous les massifs. Voilà l'expérience que j'ai acquise pendant ces trois années, celle des autres sommets, pas uniquement l'alpinisme du massif du Mont-Blanc. J'y ai fait de très belles rencontres également, des filles avec qui je grimpe encore aujourd'hui. Nous avions un niveau homogène, c'était formidable d'être entourée de filles aussi motivées. Nous étions responsabilisées, c'était à nous de passer devant. Je dois dire que c'est ce que je recherchais. Et puis il y a eu l'expédition au Pakistan. Ma première expédition. Mais pas ma dernière. J'ai tellement appris... »


« Ce que je retiens de mon expérience avec l'ENAF ? Elle m'a permis de franchir un gros cap dans ma pratique de la montagne. Elle m'a révélé que je pouvais envisager la montagne pour moi, à ma manière. Que je ne devais pas forcément m'en référer à quelqu'un pour la pratiquer. Elle a tout bonnement enclenché - pour moi - une nouvelle façon d'envisager l'alpinisme. Et c'est aussi ce qui m'a poussé ensuite à devenir guide. »


Fred Degoulet, « ces gars-là avaient la même vie, la même envie que moi »


« Quelle émulation ! Dans ce contexte tu te mets à faire des trucs que tu n'aurais jamais faits seul. On partait à trois potes de l'ENAM. Même si toi tu n'es pas au top, il y en a toujours un qui a les crocs. J'ai vraiment rencontré des mecs géniaux pendant ces trois années ! »


« Cette sélection dans la promotion 2007/08 était un plus dans mon parcours professionnel, je suis devenu guide par la suite. Ça ne fait pas tout, loin de là. Mais dans le milieu on sait qui est passé par les équipes FFME. D'ailleurs les deux gars avec qui j'ai monté mon bureau à Briançon, l'un a été dans l'ENAM, l'autre a failli en faire partie. »


« Tu veux une anecdote ? On essayait de répéter une voie en artif. On a posé des cordes fixes, préparé le terrain pendant plusieurs jours et mangé que de la nourriture lyophilisée. Je me suis blessé au doigt, ça s'est infecté : je prenais des antibiotiques. Tout cela a eu un effet diurétique terrible, je devais me soulager toutes les 30 secondes. Sauf qu'à un moment donné, en tête dans un moment clé de la voie avec l'impossibilité de faire une pause, je n'ai plus pu me retenir... C'est ça aussi la montagne ! »

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