FFME iMag - Le magazine de la Fédération Française de la Montagne et de l’Escalade - 7 : Décembre 2015

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Progresser en terrain enneigé

Tout ce qu'il faut savoir !

Jamais milieu aussi décrié n'a autant fait d'émules. Des frasques des freeriders du monde entier, jusqu'aux prouesses de nos meilleurs skieurs-alpinistes – « avec un supplément endorphines s'il vous plait » – tous se sont pris d'amour pour l'or blanc. Notamment lorsqu'il tapisse les reliefs des sommets. Eux, ont appris à connaître ce terrain, avant de s'y exprimer avec maestria. Et vous ? Non ? Il n'est pas trop tard.

Chimère ou réalité ? A regarder le journal télévisé le premier samedi de chaque début de vacances d'hiver, on commence à connaître la chanson. Oui, s'aventurer sur les faces enneigées hors des sentiers battus comporte son lot de risques. Certes, il ne faut pas s'y aventurer en toutes circonstances, sans certaines compétences, sans une certaine préparation, et sans un matériel adéquat.


Mais non, progresser en dehors des pistes balisées n'est pas systématiquement un comportement inconscient. Le fameux étendard du risque d'avalanche, tant agité sur la sphère publique, est une contrainte bien réelle, « ce n'est pas une chimère, les avalanches sont un vrai problème », tient à affirmer Olivier Mansiot, conseiller technique national (CTN) ski-alpinisme à la FFME. Mais ne tombons pas dans l'extrême inverse : ce danger potentiel n'est pas non plus une fatalité.


« Ceci dit, il faut prendre ce risque très au sérieux. A la FFME, nous proposons des formations permettant d'appréhender ces enjeux et de gagner en autonomie en montagne. Mais il ne faut pas se focaliser uniquement sur la problématique du déclenchement d'avalanches et oublier les autres risques. Les données d'accidentologie dont nous disposons montrent clairement que ce n'est pas la cause première des accidents en montagne », explique le cadre de la fédération.


Accidentologie : le risque n'est pas toujours où on le croit. Pour ne pas soulever des incompréhensions, remettons en une couche : analyser les principaux facteurs d'incidents en montagne ne doit pas servir à nier l'existence d'un risque moins fréquent. Mais il doit nous permettre de relativiser. Et nous aider à nous recentrer sur les principaux problèmes rencontrés.


Que disent les chiffres ? « Environ 10% des accidents en montagne recensés par la FFME dans le cadre des activités qu'elle encadre sont liés aux avalanches. Une grande majorité d'entre eux sont en fait la conséquence de chutes », explique Olivier Mansiot. Si cette tendance ne nous empêchera pas de nous pencher longuement sur la problématique de l'avalanche dans ce dossier et sur le matériel indispensable pour en limiter l'impact, concentrons-nous dans ce propos introductif sur ce qui fait 90% des incidents : quels sont les facteurs de chutes à ski ? « Trois causes principales entrent en jeu : Une trajectoire inadapté, une technique mal maîtrisée et/ou un problème matériel », expose le CTN.


Prenons ces facteurs un par un : une trajectoire inadaptée ? C’est par exemple le skieur qui se fait surprendre par un trou de neige, ou bien le ski qui accroche une pierre affleurante entraînant une décélération brutale et une chute. Le maître mot est d’apprendre à anticiper sa trajectoire et à décrypter la qualité de la neige loin devant soi. Souvent, il est possible d’apercevoir un changement de couleur ou de texture de la neige matérialisant un mouvement de terrain ou un piège caché. Il convient de skier en regardant loin devant ses skis, et de choisir sa trajectoire en tentant de décrypter la qualité du terrain plus bas. Cela laisse aussi le temps d’adapter sa vitesse et sa technique.


Car une technique mal maîtrisée est la seconde cause d’accident en ski. Se faire surprendre par un changement de neige, c’est une grande classique dès que l’on sort des pistes. En dehors des pistes, on skie en restant « sur ses gardes », tout en souplesse.


Autre élément pour se prémunir d'une chute : le matériel. On ne parle pas ici du casque, évidemment vivement conseillé en montagne, quelle que soit la pratique. On pense plutôt à la terrible fixation de ski mal réglée ou à la mauvaise utilisation de certains éléments. Un exemple ? Deux même. On ne met pas les couteaux alors qu'il le faudrait en ski de randonnée. On n'utilise pas les crampons alors qu'ils sont indispensables sur cette arête.


Quelques règles simples pour limiter le risque d'accident. Ces accidents ne sont pas une fatalité. En tout cas, certaines règles simples peuvent permettre de limiter significativement leur incidence. Concernant le matériel tout d'abord : il va sans dire qu'il faut s'assurer en amont du bon fonctionnement et des réglages de sa fixation. Mais c'est une règle assez générale : il est bon de passer en revue l'ensemble de son matériel avant chaque sortie. « Quant à la bonne utilisation des éléments matériels, on applique une loi absolue des pratiques montagnardes : l'anticipation. On n'attend pas d'être en difficulté pour mettre ses couteaux ou – selon le cas – les crampons. On les installe avant d'arriver dans la section compliquée », rappelle Olivier Mansiot.


Le cadre fédéral d'énoncer d'autres règles essentielles : « il est primordial « d'être en forme » avant de partir en montagne. Préparé physiquement, mais aussi reposé et disponible : on ne part pas sur une sortie exigeante si on a fait la fête jusqu'à 4h du matin... Par ailleurs, il convient de choisir son objectif en fonction de son niveau de forme et de sa « disponibilité intellectuelle ». On peut réaliser une sortie un jour en étant très vigilant et parvenir à déjouer les « pièges de la montagne ». Mais si l’esprit est accaparé par autre chose, on sera moins vigilant, moins réactif. Dans une même sortie, on prendra plus de risques finalement, ou en tous cas on aura une capacité d’analyse et de réaction moindre pouvant conduire à l’erreur et à l’accident. Enfin, quel que soit le parcours, on commence toujours par un petit échauffement. » Voilà un bon début.


Mais ce n'est pas tout : la suite de ce dossier abordera la problématique du risque d'avalanche, avant de vous présenter le matériel de sécurité indispensable. Et dans un dernier sujet, nous vous expliquerons où et comment pratiquer le ski de randonnée, si vous n'êtes pas un pratiquant expert.

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