« On ne fait pas de promène-couillons ! ». Jean-Philippe Borges est adepte du parler franc. « On veut des membres qui soient acteurs de leur pratique. Qui s'investissent dans leur activité. » Vous l'aurez compris, le Club Canyon Jacuzzi n'a de « farniente » que le nom. « Dans cette volonté de rendre rapidement les gens autonomes nous avons un outil très efficace : les passeports FFME. »
Pourquoi prioriser à ce point la quête d'autonomie ? « Parce que c'est un impératif de sécurité. Les gens viennent parfois vers nous parce qu'ils ont aimé le canyon en vacances, accompagnés d'un professionnel et qu'ils veulent maintenant se mettre à pratiquer régulièrement. On ne peut pas les empêcher d'acheter du matériel et de se lancer dans le grand bain. On peut juste essayer de les convaincre de se former avant. »
Et si le message ne passe pas ? « Si la personne vient juste pour consommer l'activité, nous l'orientons vite vers une autre structure. Mais en général, les licenciés comprennent que c'est dans leur intérêt de devenir autonomes rapidement », assure le cadre du club.
Combien de temps vous faut-il pour rendre une personne autonome ? « Entre une et deux saisons selon les connaissances de base du pratiquant », complète de son côté Antoine Bénéteau, vice-président du club. « Il y a un souci de perception avec le canyonisme. Beaucoup de gens voient encore la discipline comme une activité ludique que l'on pratique une fois ou deux en été. Comme on irait au parc aquatique. »
Ce problème de perception est un point central pour l'encadrant : « prenons conscience que ce n'est pas juste une activité fun. Que le canyonisme est une discipline structurée avec ces exigences et ces impératifs de sécurité. Qu'il se pratique toute l'année. Nous allons régulièrement à l'entraînement dans une SAE pour faire des manip' de cordes et nous partons une à deux fois par mois mettre tout cela en application dans les canyons. » Le Club Canyon Jacuzzi n'est pas un camp de vacances...
Mais le club n'a pas uniquement vocation à émanciper de futurs pratiquants. La structure met aussi en place des actions de promotion de la discipline. « Nous avons profité du Ludicanyon, l'événement 100% canyonisme de la FFME, pour emmener en canyon une classe d'un lycée professionnel toulousain dans le cadre d'un projet "Jeunes Canyonistes". Nous allons continuer dans cette voie en créant une section découverte pour les plus jeunes au sein du club : les mini-bulles », ajoute Florence Delrieu, la secrétaire du club.
Rendre autonome certes, faut-il encore donner le goût de la discipline...